Je ne sais pas si tu seras vraiment le lecteur de ce mail mais j’avais envie d’essayer.
Je tenais à te dire, Alain, que je t’ai détesté profondément il y a quelques années. J’étais d’extrême gauche, une espèce d’électron libre malgré tout, qui ne se reconnaissait nulle part et qui piochait un peu partout pour essayer de s’identifier dans ce monde malsain.
Je te détestais car je te croyais opportuniste, à la veste réversible assez facilement. Puis je t’ai regardé de plus près, j’ai analysé tes vidéos, j’ai lu et je me suis dis « merde, je suis d’accord avec lui sur beaucoup de points » (mais je n’osais pas le dire).
Oui, il y a une tyrannie de l’opinion qui existe et on se sent menacé en permanence par les gens, on ne parle plus de ce qu’on a dans les tripes par peur de ne plus avoir le droit de faire partie de la société des gens dignes...
J’ai été bluffé surtout sur le sujet des femmes. On m’a souvent craché à la tronche parce que je descendais en flèche le nouveau féminisme, plus machiste qu’autre chose qui demande un écrasement total des hommes. J’ai toujours crié haut et fort que la priorité était la lutte sociale et que nous étions complémentaires mais différents en tant qu’homme et femme. C’est juste instinctif, on a chacun nos rôles, je me suis dis « merde, ce con est d’accord avec moi ».
Je ne supporte pas l’idée non plus qu’on parle de GPA, de location de ventre, c’est devenu de la science-fiction pure et simple. Pourtant je n’ai rien contre les couples homos, ils ne me gênent pas, chacun fait ce qu’il veut de son cul, j’ai des amis homos mais je ne cède pas sur certains principes que d’autres vont trouver grégaires alors que c’est la base de notre société, de notre identité d’être humain.
Bref je me suis dis un jour « merde, t’es encore de gauche, là ? ».
Je me sens profondément de gauche mais comme une gauche qui s’est faite violer et jeter dans le caniveau, un concept qu’on aurait enfoui de peur qu’il ne tente des gens. On dit « gauche » au premier con qui passe il répondra « Hollande », quoi.
Bref je suis en train d’écrire un livre avec toutes mes idées qui me froissent le cerveau et qui m’écorchent afin de pouvoir me retrouver et je te remercie parce que tu m’as fait du bien avec le temps.
Je ne suis pas d’accord avec toi sur tout mais tu as du courage qu’on peut te reconnaître ! Finalement je te vois te débattre, essayer d’élever les débats et même à l’époque te donner en pâture à des beaufs sur les plateaux télé, et je me dis « ce mec il s’esquinte, il a porté haut et fort ses valeurs en accumulant les procès ».
Tu es habité par un feu de pensées chaudes mais qui te consume aussi à petit feu ! Tu as sûrement beaucoup de défauts, tu as certainement un sale caractère, tu es vif mais tu as les pieds sur terre.
Tu es un putain de passionné et quand je te vois, j’espère voir fleurir une évolution des consciences un jour.
Je t’ai détesté par réflexe, comme par automatisme parce que tu étais aux yeux du Système l’homme à abattre et détestable à souhait !
Mais quand on ouvre les yeux on fait la part des choses et c’est un élan qui gagnera les gens ! Bonne route et bon courage !
M.